Historique
Depuis 2000, des professionnels de santé tant publics que privés se sont investis dans le fonctionnement en réseau pour aborder la complexité médico-psycho-sociale liée aux conduites addictives. D’abord informel, le réseau s’est rapidement imposé comme un outil pratique en terme de coordination et d’accès aux soins.
La création de l’association MGADDOC (association de médecins généralistes) a permis en 2003 l’appropriation du travail en réseau par les médecins généralistes avec le soutien d’une équipe mobile d’infirmières et l’expertise d’un médecin hospitalier addictologue.
Les principes fondamentaux du réseau :
– répondre à un besoin identifié au niveau territorial (ici le département)
– être centré sur le patient, et garantir le respect de ses droits
– faire l’objet d’un engagement formel de ses acteurs (conventions)
– être organisé autour de pôles de coordination entre le secteur libéral, les structures sanitaires, sociales et médico-sociales, les établissements de santé publics et privés
– mettre en œuvre des actions d’amélioration des pratiques, de suivi et d’évaluation, afin de garantir la qualité des services et prestations
L’équipe
Le Rezo Addictions 41 devient une plateforme de coordination en 2006, composée de :
- Dr Anne-Marie BRIEUDE, Coordinatrice Médicale mise à disposition par l’hôpital de Blois
- Mme Françoise VIDEGRAIN, Coordinatrice Administrative à mi-temps responsable du montage des articulations ville/hôpital
- Mmes Maryline ROUSSELET et Manuela COQUILLARD, sur un équivalent temps plein d’infirmière de coordination départementale
- Mme Elodie COLAS, secrétaire à temps plein
L’activité du réseau
Après une demande d’inclusion dans le réseau, validée par la coordinatrice médicale, les infirmières du Rézo se déplacent au plus près du patient afin de réaliser avec les différents professionnels de terrain, un bilan médico-psycho-social, si possible avec la personne ayant demandé l’inclusion pour faciliter les liens.
Le demandeur peut être un médecin généraliste, une assistante sociale, un éducateur, un professionnel de CSAPA, un mouvement néphaliste ou d’auto-support, la famille, le patient lui-même… Après concertation avec les différents professionnels amenés à intervenir auprès du patient, une stratégie commune est arrêtée, mise en place et coordonnée par les infirmières du réseau : le médecin généraliste et les autres professionnels ne sont donc plus seuls face à toutes les situations complexes de ces usagers.
La philosophie du Rézo s’exprime pleinement lors des réunions de synthèse avec le patient et les professionnels investis dans son accompagnement global. La parole de chacun est entendue par tous, et notamment les priorités de l’usager qui ne sont pas forcément celles de ses conduites addictives dans un premier temps mais souvent celles de l’accès à ses droits (couverture sociale, logement..).
La prise en compte des besoins et des projets du patient fait que ce dernier est plus enclin à aller mieux.
Moins de stress, plus d’attention, majorent la motivation à accéder aux soins plus spécialisés concernant la ou les conduites addictives. Le patient valide et corrige si besoin le compte-rendu de la réunion de synthèse avant l’envoi aux différents professionnels qu’il désigne. C’est une véritable photographie à un moment donné de sa situation médico-psycho-sociale voire judiciaire. Pour les professionnels, ces concertations cliniques avec l’usager leur ont permis de démultiplier leurs connaissances en les partageant, d’augmenter leurs liens inter professionnels et de faciliter la coordination des soins de santé même pour d’autres personnes.
Cette concertation horizontale permet que chacun puisse prendre sa place et se recentre sur ses missions, ce qui est un gain de temps pour tous.
Ce mode de fonctionnement nous a permis de créer un solide partenariat pluri-disciplinaire, pluri-professionnel, pluri-institutionnel autour de situations cliniques communes.
En 2013, le Rézo c’est : 60% des médecins généralistes, 70 associations et structures sociales ou publiques partenaires, les 3 hôpitaux du département, 2 cliniques psychiatriques privées, 2 hôpitaux locaux, 3 SSR Addictologiques, les 2 CSAPA, les associations de patients, Vie Libre, Alcool Assistance, Alcooliques Anonymes, Narcotiques Anonymes, des infirmières libérales, des pharmaciens etc…
Le Rezo Addictions 41 n’est donc pas un système de soins à proprement parlé supplémentaire, mais il développe l’accessibilité aux soins spécialisés sur l’ensemble du territoire et particulièrement dans les zones rurales isolées. Il forme les professionnels, informe le public et développe les relations interprofessionnelles.