Autres noms : designer drugs, research chemicals, legal highs voir définitions.
Historique
Le terme « designer drugs » est utilisé depuis le début des années 80 mais la première substance qui correspond a cette dénomination est un opioide (dibenzoylmorphine) et sa commercialisation date des années trente.
La même démarche a été utilisée dans les années 70 pour produire l’ALD52 qui est un analogue du LSD.
Suite au classement du MDMA (ecstasy) comme stupéfiant, les premières cathinones apparaissent sur le marché au début des années 90. Ce nouveau marché se développe sur internet. Au début des années 2000 arrivent les premiers cannabinoïdes de synthèse (JWH-018).
Alors qu’est ce qui est nouveau ?
…what is new is the wide range of substances now being explored, the aggressive marketing of products that have been intentionally mislabelled, the growing use of the internet, and the speed at which the market reacts to control measures.
En 2012, l’OEDT recense 73 nouvelles drogues sur le territoire européen.
Classification
Phenethylamines
- Chef de file : MDMA(ecstasy), amphétamine, 2-CB
- Effets : euphorisants, anorexigènes, tachycardie, hyperthermie, transpiration, mydriase
- Effets psychiques non recherchés : hallucinations, états dépressifs, anxiété, dépendance
- classées au tableau des stupéfiants
Cathinones
-
Dérivés du khat
- Chefs de file : cathinone, méphédrone, MDPV
- Effets proches des amphétamines
- Classées au tableau des stupéfiants en France depuis le 27 juillet 2012
Cannabinoïdes de synthèse
- Effets similaires au THC mais de moindre durée
- 7 sous-familles
- Représentent la moitié des nouvelles drogues
- Affinité pour récepteurs CB1 (récepteurs des cannabinoïdes endogènes)
- Classées au tableau des stupéfiants en France depuis janvier 2009
Piperazines
- Chef de file : BZP (benzylpiperazine), mCPP
- Effets stimulants proches des amphétamines
- Classées au tableau des stupéfiants en France en 2008
Typtamines
- Chef de file : DMT (DiMéthyltryptamine)
- Hallucinogène puissant à courte durée d’action
- Extrait de la psychotria veridis (Pérou) qui entre dans la composition de la boisson appelée « ayahusca ».
- Classé au tableau des stupéfiant depuis avril 2003
Autres
- Exemple : Opioïdes ( dextromethorphane , ODT )
Problèmes posés
Des effets peu prévisibles
Problèmes d’identification
L’etiquettage peut-être très différent de ce qui est réellement contenu dans le produit acheté. D’un site internet à l’autre, d’un mois sur l’autre sur le même site, le produit peut changer mais rester sous le même nom commercial.
Contrairement à ce qu’ils annoncent ces produits sont rarement « purs » et contiennent très souvent des produits de coupe analogues à ceux retrouvés dans les stupéfiants « classiques » (héroïne, cocaïne) ou des mélanges de plusieurs drogues.
En cas de complications somatiques ou psychiatriques, le dosage (sanguin et urinaire) est très utile au clinicien.
Législation
La législation doit s’adapter au défi posé par ces nouvelles drogues.
Une des mesures qui peut-être prise est par exemple le classement dit « générique » de toute une famille de molécules comme avec les cathinones et l’arrêté du 27 juillet 2012 (une première en France).
Sources
« Nouveaux Produits de Synthèse et Internet » – 2013- OFDT
EU drug markets report: a strategic analysis – EMCDDA, Lisbon, January 2013
Rediscovering MDMA (ecstasy): the role of the American chemist Alexander T. Shulgin