Quelques définitions

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CENTRE D'ADDICTOVIGILANCE DE PARIS (CEIP-A)

Quelques définitions

Abus de substance

Mode d’utilisation inadéquat d’une substance conduisant à une altération du fonctionnement ou à une souffrance cliniquement significative caractérisée par la présence d’au moins d’une des manifestations suivantes au cours d’une période de 12 mois :

– conduisant à l’incapacité de remplir des obligations majeures (travail, école, maison)

– conduisant à des situations physiquement dangereuses (conduite automobile ou d’engin sous l’influence de substances)

– problèmes judiciaires répétés

– problèmes interpersonnels ou sociaux, persistants ou récurrents

Sans les critères de dépendance

Addiction

Mot anglosaxon issus d’un terme juridique français du Moyen Age qui désignait un arrêté obligeant un débiteur non solvable à devenir l’esclave de son créancier afin de le rembourser.

Synonyme de dépendance à un produit ou à un comportement (addiction sans produit: jeux d’argent, sexe)

Addictogène

Substance susceptible d’entraîner une addiction chez le sujet qui en consomme : les risques de dépendance sont de 80 % à 90 % pour le tabac, de 70 % à 90 % pour l’héroïne, de 50 % à 60 % pour la cocaïne, de 5 %pour l’alcool et de 2 % ou 3 % pour le cannabis

Addictovigilance

L’addictovigilance est la surveillance des cas d’abus et de dépendance liés à la prise de toute substance ayant un effet psychoactif, qu’elle soit médicamenteuse ou non, à l’exclusion de l’alcool éthylique et du tabac.
Cette surveillance repose sur un réseau national de centres chargés de recueillir et d’évaluer ces cas.
Ce dispositif permet ainsi aux autorités de santé de prendre toute mesure adaptée pour préserver la santé publique. Il est également un instrument d’information des autorités sanitaires, des professionnels de santé et du grand public.

L’addictovigilance se traduit principalement par :

  • L’évaluation du potentiel d’abus et de dépendance d’un produit et ses risques pour la santé publique grâce à des systèmes de recueil adaptés
  • La surveillance et l’encadrement des conditions d’utilisation des médicaments psychoactifs
  • Le classement des produits psychoactifs sur la liste des stupéfiants et des psychotropes
  • La diffusion d’alertes

Amphétamine

voir sur le site de l’OEDT

Analgésique

Qui supprime ou atténue la sensibilité à la douleur

Antalgique

Qui calme la douleur

Anxiolytique

Produit destiné à calmer l’anxiété et à en réduire les manifestations

Benzodiazépines

voir sur le site de l’OEDT

Cannabis

voir sur le site de l’OEDT

Cocaïne

voir sur le site de l’OEDT

Craving

Désir compulsif de re-consommer une substance à caractère addictogène

Dépendance

(synonymes : addiction, pharmacodépendance)

Mode d’utilisation inadéquat d’une substance conduisant à une altération du fonctionnement ou à une souffrance cliniquement significative caractérisée par la présence de 3 ou plus des critères suivants pendant au moins 12 mois continus :

– tolérance

– sevrage

– la substance est souvent prise en quantité plus importante ou pendant une période plus prolongée que prévue

-désir persistant ou effort infructueux pour diminuer l’utilisation de la substance

– beaucoup de temps est passé à obtenir la substance, à utiliser le produit ou à récupérer de ses effets

– activités sociales, de loisirs, professionnelles abandonnées ou réduites

– utilisation poursuivie bien que la personne sache avoir un problème physique ou psychologique persistant susceptible d’avoir été causé par la substance (ex : dépression liée à la cocaïne)

« Designer drug »

nouvelle molécule chimique créée sur le modèle d’une autre préexistante. D’abord utilisé dans l’industrie pharmaceutique le terme s’est étendu, depuis les années 1980, à des molécules créées à partir de celles classées comme stupéfiants.

Dopage ou conduite dopante

Consommation d’une substance chimique pour affronter un obstacle réel ou ressenti ou/et pour améliorer ses performances qu’elles soient physiques, intellectuelles ou artistiques. Dès lors que ses consommations concernent un individu participant à une compétition sportive, on parlera de dopage sportif

Effet secondaire

Effet survenant en plus de l’effet primaire (ou principal) désiré lors de l’application d’un traitement, pour une indication donnée. Un effet secondaire peut être désirable, indésirable, ou neutre selon les cas.

Ecstasy/MDMA

voir le site de l’OEDT

Hallucinogène

Selon l’OMS, agents chimiques qui provoquent des modifications de l’imagination assimilables à celles d’une psychose d’origine endogène, sans provoquer d’atteinte de l’orientation et de la mémoire. Plus simplement on peut dire que ce sont des substances qui provoquent des distorsions de perception ou des perceptions sans objet réel en créant un état modifié de conscience..

Héroïne

voir le site de l’OEDT

Hypnotique

Produit destiné à induire le sommeil

Intoxication

Une intoxication est un ensemble de troubles du fonctionnement de l’organisme dus à l’absorption d’une substance étrangère, dite toxique.

« Legal Highs »

Littéralement « euphorisants légaux ».

Désigne les molécules psychoactives non régulées par la loi, qu’elles soient de nature synthétique et cherchant dans ce cas à imiter les effets d’une substance contrôlée, ou dérivées de plantes. Il est inapproprié car il laisse penser que les produits sont légaux alors que les uns n’ont pas de statut juridique précis, et que les autres sont classés comme stupéfiants.

Mésusage

Il s’agit d’une utilisation non conforme aux recommandations du Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP) mentionnées à l’article R. 5121-21 du Code de la santé publique (mésusage correspondant au détournement, Utilisation en dehors de la norme de l’usage dans une finalité autre que celle qui était prévue)

Overdose

Le terme anglais  « drug overdose » décrit l’administration d’une drogue ou autre substance en quantités supérieures à la quantité recommandée ou habituellement consommée. Peut survenir lors de la reprise de la drogue après une longue période d’abstinence, pendant laquelle le phénomène de tolérance a disparu.

Une overdose peut provoquer un état d’intoxication aigüe ou le décès.

En français, le terme est surtout utilisé pour parler de l’overdose aux opiacés.

Opiacés

Substances chimiques (alcaloïdes) dérivés de l’opium (fleur de pavot)

Pharmacopsychose

Episode psychotique au décours d’une consommation de substance psychotrope et en particulier d’un hallucinogène

Prévention

Sensibiliser et informer la population générale sur les risques liés à l’usage de substances psychoactives

Psychostimulants

Ce sont généralement des substances qui diminuent la sensation de faim et de fatigue et qui donnent une impression de gain en énergie et en capacités (en réalité elles font consommer plus vite l’énergie). Elles augmentent l’activité du système nerveux central (ex : cocaïne et dérivés, amphétamines, antidépresseurs, nicotine, caféine).

Psychotropes

Substance qui a une action sur le psychisme.

Comme pour les stupéfiants, les psychotropes sont classés au niveau international en 4 tableaux :

  • Le tableau I : substances dont le potentiel d’abus présente un risque grave pour la santé

publique et dont la valeur thérapeutique est faible

  • Le tableau II : substances dont le potentiel d’abus présente un risque sérieux pour la santé

publique et ayant une valeur thérapeutique considérée comme faible à moyenne

  • Le tableau III : substances ayant un potentiel d’abus présentant un risque sérieux pour la

santé publique mais possédant une valeur thérapeutique moyenne à grande

  • Le tableau IV : substances avec un potentiel d’abus présentant un risque faible pour la santé

publique mais présentant une valeur thérapeutique faible à grande

Réduction des risques

L’objectif est en priorité de prévenir les dommages occasionnés par les consommations de substances psycho actives. Il ne s’agit pas de s’attaquer à la consommation en soi, mais d’en maitriser les effets nuisibles.  Son efficacité repose sur l’éducation des usagers et leur mise à disposition des moyens de s’autonomiser.

« Research chemicals »

Le terme RC est employé pour désigner des molécules utilisées dans le développement de substances médicamenteuses et qui possèdent des propriétés psychostimulantes. En pratique, peu de nouvelles drogues sont utilisées dans le cadre de la recherche scientifique mais, paradoxalement, les consommateurs utilisent très fréquemment le terme « RC ». Sa diffusion est sans doute liée à la mention récurrente sur les sites de ventes ou sur les conditionnements « only for chemical research » dans le but de détourner la législation sur les produits de consommation.

Sédatif

Produit destiné à calmer un état d’agitation ou de nervosité

Sevrage

Arrêt de la prise de substance psycho active de manière brutale ou progressive. Pour libérer l’organisme du besoin de drogue sans ressentir les effets physiques du manque, les personnes pharmacodépendantes peuvent faire une demande de sevrage sous assistance et contrôle médical.

Syndrome de sevrage caractéristique de la substance (ex pour l’alcool : sueurs tremblements, anxiété, craving, insomnie…)

La même substance est prise pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage

Soumission chimique

Correspond à l’administration à autrui à des fins criminelles ou délictuelles d’un ou plusieurs produits psychoactifs à l’insu de la victime ou sous la menace.

Stupéfiants

Substances susceptibles d’induire un usage nocif ou une dépendance et inscrite sur une liste qui reprend notamment les substances classées sou contrôle international par arrêté du ministre chargé de la santé.

Le classement des substances selon les conventions internationales

La Convention de 1961 sur les stupéfiants classe ces substances en 4 tableaux :

  •  Le tableau I concerne les abus et les effets nocifs comparables à la morphine, la cocaïne ou

le cannabis

  • Le tableau II concerne les risques comparables à la codéine ou au dextropropoxyphène
  •  Le tableau III rassemble les préparations des substances classées dans les Tableaux I et II

qui sont sans risque d’abus ni d’effets nocifs ainsi que les substances non aisément  »

récupérables  » ou extractibles

  • le tableau IV fait état des substances du Tableau I ayant un potentiel d’abus fort et des effets

nocifs importants, sans valeur thérapeutique notable

Testing

Opération de vérification rapide de la nature et de la pureté d’une substance psychoactive proposée sur le marché clandestin. Le testing est effectué, sur les lieux même de distribution et de consommation, notamment par des membres d’associations impliquées dans la politique de réduction des risques. Il s’agit pour eux d’informer sur la nature du produit – illégalement – proposé au consommateur potentiel. L’usage des produits suspects est fortement déconseillé, et, bien sûr, loin d’être encouragé. De plus, l’usage de substances psychoactives fait l’objet de mises en garde souvent concrétisées par la distribution d’une notice appropriée.

Tolérance

Besoin de quantités notablement plus fortes de la substance pour obtenir une intoxication ou effet désiré

Effet notablement diminué en cas d’utilisation continue d’une même quantité de la substance

Toxicomanie

(du grec : toxikon, « poison » et mania, « folie »)

Autoadministration compulsive par un sujet d’une substance psychoactive considérée comme un « toxique » terme progressivement remplacé par le terme d’addiction ou de dépendance à un produit (voir définitions).

Terme abandonné en 1964 par l’OMS

Traitement de substitution (substitution)

Traitement ayant pour but en supprimant puis prévenant les symptômes physiques et psychiques du manque, de stabiliser la consommation du produit addictif, de la réduire puis de l’interrompre, tout en aidant le patient à entrer dans un processus de changement. Il s’inscrit dans une démarche de réduction des risques.

Exemples de traitements de substitution :

  • traitement de substitution nicotinique pour la cigarette
  • traitements de substitution aux opiacés : buprénorphine haut dosage et méthadone

Sources

DSM IV TR
ANSM
Drogues et dépendances édition INPES
L’Aide-Mémoire d’Addictologie sous la direction d’Alain Morel
Dictionnaire des drogues et des dépendances
OFDT – Nouveaux Produits de Synthèse et Internet – 2013
OMS
Orithye : site internet du CEIP de Grenoble