Espace RDR à l’Hôpital Marmottan
Bien avant 1987 et la mise en vente libre de seringues, Claude Olievenstein et Marmottan se sont mobilisés pour l’accès au matériel d’injection à moindre risque. En 1991 s’est mis en place au sein de l’hôpital Marmottan une consultation gratuite et anonyme de médecine générale, avec dépistage du VIH et mise à disposition de seringues et de préservatifs.
Pendant longtemps, le matériel était laissé à disposition sur une petite table, à l’entrée du service. Depuis 2010, sous l’impulsion de la médiatrice de santé, l’équipe a décidé de redynamiser sa mission de réduction des risques et de l’investir de façon transversale, au niveau institutionnel. Nous avons alors monté un groupe pluridisciplinaire, réunissant médecins, infirmiers, psychologues, AS, éduc,…
L’objectif : mobiliser les équipes, susciter la réflexion de chacun et dépasser le clivage RdR / soin.
Des réunions mensuelles permettent d’actualiser et de partager les informations, mais aussi de piloter des projets : création d’affiches et de flyers dont le contenu est validé en équipe, enquête sur les consommations de nos patients, et même création d’un groupe de parole autour des hépatites.
Par ailleurs, avec l’aide de la graphiste bénévole qui anime un groupe d’expression artistique à l’hospitalisation de Marmottan, une équipe de volontaires a repensé complètement l’espace RdR.
- L’ascenseur montant vers le service, ainsi que le couloir où se trouvait la petite « table de RdR » présentaient un aspect dégradé en opposition avec l’accueil de l’équipe. L’endroit a été rénové en conservant l’esprit inattendu (détournement) et improvisé des squats artistiques. L’idée : créer un lieu chaleureux, vivant, avec de la couleur, des idées, de la récup travaillée.
- L’ascenseur a été repeint en couleurs vives et orné d’un « slogan » imprimé de façon déstructurée sur les parois de la cabine : « S’INFORMER NE NUIT PAS A LA SANTÉ » Le mur en face de l’ascenseur a servi d’appui à un « parcours » en lien avec le matériel proposé : des corbeilles de couleurs vives y sont fixées pour contenir seringues (1ml, 2 ml), kit base, jetons distribox, stericups, préservatifs, lingettes, crème millepertuis, etc.
Les autres murs sont dédiés aux infos et alertes : les flyers et les publications sont glissés dans les lattes d’un volet ; les messages de prévention sont habillés d’un cadre comme des tableaux.